dimanche 29 novembre 2009

Wild and Wonderful

Plus ca vient, plus je me dis qu’il y a un air d’Amérique a Agde. Ou un air d’Agde dans l’Amérique, je ne sais plus trop. Mais pour Agde, il s'agit de singerie, c'est une maison de poupées. C'est une Amérique qui n'aurait pas les moyens. Ils en ont rêvé, mais obviously, ils ont rate les USA. C'est de l'ordre du guignol et du Platon, toujours ces fantômes qu'on poursuit. Agde vit dans une mythologie qui ne lui appartient pas. La téloche y a propulsé un peu de rêve, du genre cathodique, en bombardement. Pas de différence entre les avions de l'US Air Force sur les villages normands et les séries télés : les Etats-Unis ont donné dans le massif, le colossal, et ont colle un rêve en Placoplatre sur la culture creuse des nouveaux petits-bourgeois.

Le plus parfaitement symptomatique : Hyper U et tout le bordel alentour. Ca, c'est du mall en carton pâte, précisément une copie, un simulacre. Le mall a qui l'on aurait ôté toute sa puissance hallucinatoire, sa capacité d'attraction magnétique, pour n'obtenir au bout du compte qu'un quelconque centre commercial, qui révèle au grand jour la dialectique de l'ordinaire et du spécial. Et parce que sous une forme ou un autre on y a injecte un peu de "notre civilisation", en vérité nous n'avons fait que le purger de sa grande spécificité, c'est à dire la grande machinerie, quelque peu trash, totalement absurde de la société de consommation. Nos esprits pascaliens ne savent pas quoi faire du Vide, alors nous le remplissons. A l'inverse, les américains ont compris comment faire du non-sens un sens, et comment la vacuité existe par elle-même. Je veux dire, per se. Le paradoxe est simple : Agde cherchant à faire une chose spéciale, la rend au final tout a fait ordinaire, banale et inutile ; c'est en forçant sur l'ordinaire que l'Amérique développe son potentiel d’extraordinaire.

Et ca marche en demi-teinte. Les agathois sont comme des mouches qui vont voler un peu sur la confiture (sauf qu'ils vont à Hyper U en voiture), comme si elles ignoraient que leurs rêves étaient peuples de charogne, de fiente et d'ordure. Au fond, nous n'avons pas la puissance de la fatuité, la grande énergie de l'Absurde. Tous nos problèmes existentiels viennent de ce que nous créons encore des concepts. C'est que Camus a écrit des livres pour nous. Mais les américains n'ont jamais eu besoin de ses concepts, parce qu'ils les avaient déjà compris plus avant, d'ou que de Sisyphe, et plus encore de Blaise Pascal, ils n’ont rien à faire.

On a plagié les modes de vie aussi. Les petites boites, les voitures, toute l'énergie optimiste de l'individualité. Là encore en vain, puisque notre foi en le Néant n'est pas assez grande pour y consacrer l'énergie suffisante. Quelle abnégation faut-il pour créer ces systèmes fondes sur rien et qui n'accouchent que d'eux-mêmes. Voila le pays de Stirner dans le mesure ou il n'a fonde sa cause sur Rien. It doesn't make sense ; ça ne fait pas sens. Le biglotron américain ne sert qu'a produire et reproduire des engeances toujours plus folles et plus monstrueuses, comme ces gratte-ciels qui ont pousse et poussent encore dans les CBD, et dont on croirait qu'ils s'engendrent les uns les autres, comme une mitose, comme un cancer. Mais Agde se cantonne au médiocre, de peur d'y céder totalement. Il n'y a plus que l'énergie du désespoir qui pourrait la plonger (enfin complètement) dans l'hystérie et le capitalisme.

C'est un problème de culture. Nous voulons voir l'Histoire comme une marche, un processus, une vague. Mais tôt ou tard les vagues meurent sur la plage, et de proche en proche nous ne sommes plus que dans la sauvegarde, la compilation, l'archivage, le bouillonnement et le ressassement des données de notre passé. Je ne dis pas que l'Amérique n'a pas de culture. Au contraire. Mais la grande différence réside dans le fait que chaque année, peut-être même chaque minute, tous les compteurs sont remis a zéro. Ils effacent l'Histoire au fur et a mesure qu'ils l'écrivent. C'est de ce pouvoir autodestructeur que nait également son pouvoir générateur. Sur ce plan en effet, après Guy Debord je dis : "Paris n'existe plus", dans la mesure ou l'Europe n'a plus la chance des créer des mythes a cent a l'heure, je veux dire ses propres mythes, des mythes ou se faire une drôle de niche, un coin dans l'existence, une niche proactive. La différence entre nos mythes et les leurs, c'est que les nôtres ne sont pas aléatoires. Nous avons Vercingétorix, Napoléon, Paris, Descartes, Sartre et de Gaulle. Autant dire qu'il y a 50% de fantasme et 50% de sueur dans ce que nous avons fait de mythique. L'Amérique a New York, Elvis, sa Constitution, Kennedy une balle dans la tète uniquement, ses neighborhoods, ses flingues et ses grosses bagnoles. En somme, rien que du spontané, 100% de chaos dont émerge 100% de mythes. Notre cinéma veut influencer nos vies ; le leur n'en est que le reflet, l'hologramme. L'Amérique a ceci de grandiose et de désespérant qu'ils ont invente le plus vif de tous les mythes : le mythe de la banalité.

La preuve, c'est Vegas, qui est comme un temple dédie au culte de l'absurdité, au milieu du désert. Il y a comme une charge d'ironie dans les répliques en polystyrène de Gizeh et de la Tour Eiffel. Certes n'y a-t-il rien d'authentique, mais c'est dans cette plastique creuse que nait l'authenticité américaine elle-même, celle que nous avons perdu le jour où l’on a voulu construire nos Phenix et poser nos parpaings couleur de mauvais ocre. Parce que cette esthétique du Non-Sens, au final, ne nous appartenait pas. L'Amérique a fait de ses mythes sa nourriture, tant et si bien qu’à Vegas, c'est l'eau qui est arrivée en dernier. Ce n'est pas sans effort. C'est ce qu'il y a de beau et de profondément désespérant dans ce pays. Eux seuls les ont trouvés, les architectes pour leur construire des maisons sans pièces et les urbanistes pour leur dessiner des chemins pour nulle part, et les temples ou l'on ne prie pour rien.

PS: Le lecteur me pardonnera quelques accents oublies pour cause de clavier qwerty.

Egalement sur : http://onauradufric.canalblog.com/

vendredi 27 novembre 2009

Alain Corbinien malgré lui

Ce matin j'ai cru entendre des cloches tinter.
Ca a déclenché un maelstrom de souvenirs : les matinées de week-end enfermés dans nos lits le matin en attendant 9h pour se lever, avec les cloches qui chantaient les Laudes à Prunay, ou le chuchotement de celles de Mailly, quand tout était silencieux dans la maison et que leur son étouffé me parvenait à travers les velux du grenier, et aussi quand j'allais m'accouder aux fenêtres pour regarder la forêt blanchie par le brouillard au début de l'hiver, et qu'elles me parvenaient bien plus caires - je pouvais même les voir - ou encore cette fois où j'ai bossé un exposé chez Ryan l'Américaine à Paris, dans son appart' sur l'île de la Cité où l'on voyait Notre-Dame depuis sa fenêtre et que lorsque les cloches ont sonné son cousin qui était là a dit "C'est quoi ce bordel ?" en les entendant.
C'est fou comme je ne m'étais pas aperçu qu'il n'y a pas de cloches ici. Et c'est fou comme ça fait partie de moi. Ca me manque presque énormément. Et pourtant ça fait partie d'une institution qui n'est pas du tout moi. Mais c'est moi quand même.
Mais le mieux, c'était ce sentiment doux-amer, amer pour la déception et doux pour l'ironie que ce n'était qu'un ersatz, lorsque je me suis rendu qu'en fait ce son n'était qu'une sirène d'ambulance qui résonnait parfaitement en même temps que Saint Rose of Lima, sur l'album Confines of Heart par The Mercury Program et Maserati. (Il était très tôt donc la musique n'était pas fort du tout, et l'ambulance était loin, ça explique que je n'entendais que ces deux pointes sonores, comme des cloches).

jeudi 12 novembre 2009

Providence

Haha t'es géniale Juju :-)
T'as pensé à mettre du désinfectant avec les pansements, dans ma trousse de secours !
Je reviens d'un "futsal" (à la russe : c'est Alexei qui organisait) soit un foot en salle, avec 12 autre étudiants (10 pays différents en tout ; 3 Chinois). C'était vachement sympa sauf que j'ai marché sur la balle dans une héroïque action défensive et je me suis ruiné la cheville, et en tombant ma main a tout pris sur ce sol en sorte de nid d'abeille complètement merdique, donc ma paume fait la tronche. Et en prenant ma douche, j'ai vu que mes baskets n'étaient vraiment pas adaptées pour le foot vu que j'avais des lambeaux de peau qui s'en allaient. D'où le désinfectant et les pansements.
Après ces croustillants détails, un peu de glamour.
Mmmmh... Bon, j'essaie d'apprendre un peu de coréen et de chinois (notamment je connais une insulte vachement sympa en chinois, mais pour compenser j'ai appris comment dire "Hey mec" et "Salut jolie toi"). Et je me remets vaguement au russe et au castillan aussi, avec Alexei (qui m'apprend plein de trucs dégueulasses) et Valentina qui ne parle pas des masses japonais alors on fait un mix anglais-japonais-russe. Le castillan, c'est David le Colombien avec qui j'espère pouvoir discuter à nouveau ; je le reverrai au plus tard la semaine prochaine : je retournerai au foot si ma cheville me le permet ! Donc volley avec des Japonais le lundi, foot international le jeudi et beuverie HUSTEPienne le vendredi à Keitaki. Tout baigne toujours :-) Là il est minuit, je fais mon japonais et je vais me pieuter.
Ah ouais, une autre anecdote : là en rentrant du foot je n'avais pas froid dans ma chambre. Je suis direct allé prendre ma douche et en y revenant, toujours pas froid. Il faisait 12°C. Je suis en train de devenir un monstre. Ah oui, et comme j'en ai ma claque de bouffer des nouilles, je me mets à cuisiner un peu. Oh nom de Zeus, je me fais des pots-pourris d'un peu tout ce que j'ai et sérieux, je dois avoir une sacrée chance parce que c'est vachement bon ! Exemple : j'achète un steak et un poireau ainsi qu'une banane. Donc je me remodèle le steak que je fais cuire dans du beurre et sur lequel je rajoute de l'huile d'olive et du sel - je vide le jus au fur et à mesure une fois qu'il a macéré un peu. Bah c'était bon. Le poireau, je le fais fondre dans du lait, du beurre et de l'huile d'olive salés au départ, puis idem je vide. Je crois qu'à la fin j'ai mis une touche de miel pour voir. Super bon. Et en même temps, j'ai coupé la banane et l'ai faite cuire avec du miel. Bin le tout ensemble nan sérieux sans charrier, c'était succulent. 'fin bon, je vous laisse je vais m'occuper de panser mes blessures et de mon japonais !

おやすみ! (Ca veut dire bonne nuit : oyasumi)

mardi 3 novembre 2009

Tropiques les bienheureuses.

10 000 kilomètres, plus quelques mètres. Éloigné du béton et du macadam, j'échappe pas trop à ses tracasseries. Mouais, parfois j'ai envie de pleurer, c'est à gerber. Les aubes sont navrantes, là-bas. On cherche à être français, outre-atlantique, et moi je cherche à ne pas l'être.

1er verset des béatitudes:
J'me dis, maintenant que chacun des pantins faux-culs a dégueulé son hommage à un mec dont ils savaient bien qu'il fallait lui faire une p'tite léchouille post-mortem, que j'lui dois, moi, un constat. Les tropiques ont séché leures larmes, bonhomme! Ici, les gens sont heureux. Heureux de pas s'prendre la tête pour des conneries. Heureux de n'en avoir rien à foutre des charognards bouffis qui ont la prétention de tout décider à leur place. Heureux de n'pas être emmerdés à chaque fois qu'ils se tordent dans les boyaux vibrants de la ville. Heureux d'être ensembles. Heureux de saper le malheur aux plaies béantes, cracher sur ce salaire minimum à 1000 pesos - 1,25€. En fait, heureux d'être.

Ici, la meuf dans la rue, tu lui tapes dans la main; le mec à la rue aussi. C'est pas eux qui te tapent dans l'oeil. C'est pareil chez vous ?

Moi, la désolation me désole. J'l'entrevois bien, avec ma longue-vue et mon zoom optique. Et j'la comprends aussi. J'vois ce Guernica plâtré, et j'me dis qu'aujourd'hui y'a des tables à renverser, des trucs à oublier et apprendre, des figements et des liasses à ba-zarder. Un tango ?

Mais mon dieu Monsieur, c'pas les tropiques qui sont tristes.

vendredi 30 octobre 2009

Deeper than words

Tsutchie & Fat Jon - Samurai Champloo OST Playlist
(Version sans paroles, de l'anime)

mardi 27 octobre 2009

Clappi** musi*

Ai plongé dans The Cure. Mais ai été redirigé sur les Klaxons. Ai fait un saut par Brel. Ai replongé dans The Cure. Puis suis tombé par hasard et en émoi sur Bloc Maxima - Geodaddy.

Hier, je suis allé faire du volley avec Makoto et Takahiro - les Japonais chrétiens. On était une quinze-vingtaine. Ca faisait longtemps que j'y avais pas joué, mais c'est revenu assez vite en fait. J'ai juste dû changer de technique pour la manchette parce que je bourrinais plus les autres que le terrain adverse.
En revanche, l'inactivité physique se fait sentir : mes doigts et mes jambes sont tout endoloris. Enfin "inactivité physique". Je fais quand même au moins 2 fois par jour l'aller-retour entre Minami et l'ISC quand même ! Peu importe.
Ce qui était intéressant, au-delà du jeu, c'était de voir comment les Japonais se comportent. C'est le pays du calme, de la propreté, de l'ordre, du respect, du paraître. Quand tu te balades dans la rue, c'est tellement propre qu'il n'y a pas de poubelle. Souvent je garde mes emballages sur moi jusqu'à ce que je rentre ici parce que je ne vois pas d'autres poubelles autre part ou alors elles sont loin. Y a des ramasseurs de feuilles mortes, des gardes-vélos. Leur DDE n'a pas l'air de bosser beaucoup plus que la nôtre, mais y a toujours au moins 2 gars chargés de réguler la circulation, avec un passage pour les vélos aménagé. T'as jamais un bruit dans la rue : les seules fois où j'ai entendu quelqu'un chantonner, c'était vendredi soir dernier. Le vendredi soir c'est un moment particulier : fin de semaine, les Japonais se retrouvent dans les izakayas - des bars où l'on boit autant que l'on mange - et là c'est plus "déluré". Je n'ai pas encore vu un seul Japonais conduire son vélo sans avoir les 2 mains dessus. Moi je lis mes textes pour le cours auquel je vais, quand je conduis. Les sujets de conversations principaux, d'après ce que m'a dit Makoto, sont le travail (comme pour tous les étudiants du monde j'imagine) et comment vivre sa vie de manière heureuse. Un truc assez hallucinant pour moi. De plus, les Japonais disent rarement ce qu'ils pensent. Par exemple, on était dans un Starbucks lorsqu'on a eu cette discussion sur la société japonaise, et à côté de nous il y avait des couples. Makoto me disait que pour les 3/4, c'était un rendez-vous et que même s'ils avaient l'air de super bien s'entendre et donc d'être des couples, probablement que rien n'était décidé et qu'ils se quitteraient avec le sourire en pensant "mais quel(le) con(ne)". L'esprit de groupe est essentiel à la société japonaise. Si tu ne fais pas partie du groupe, je ne crois pas que tu existes. Alors que chez nous, les groupes se forment à partir de ce que l'on pense, ici le groupe pré-existe et lorsque tu y rentres, tu dois penser et agir comme tout le monde. Tu dois faire toutes les sorties prévues, penser comme les autres et parler comme les autres. On n'apprend pas à se connaître : on se connaît déjà. Chez nous, on va essayer de savoir qui est vraiment la personne avant de savoir si on veut traîner avec. Je me demande si le concept de préjugé existe chez les Japonais, concernant leur société. Alors quelque part, ça permet de pouvoir aller quasiment partout dans le Japon et de correspondre (si tu es Japonais). Mais c'est une forme extrême de sectarisme. Makoto me disait aussi que pour travailler à Kyoto, il faut y être né. Sinon tu ne pourras jamais y bosser convenablement. Autre point : à force de tout refouler (ce qu'on pense, qu'on veut dire, qu'on est etc...) et de se focaliser sur ce que veut le groupe, les Japonais finissent par n'avoir pour seule liberté spirituelle que celle qu'ils peuvent trouver dans le travail. Alors ce refoulement en fait une société vachement névrosé j'ai l'impression. Selon Eric, le porno japonais est le plus crade. Selon des tas de gens, le vendredi soir on n'a pas l'impression d'être dans le même pays. Et caetera. Quand à la mono-manie du travail, ça mène le Japon à avoir un des taux de suicide le plus élevé du monde : un échec, même minime, peut mener à la mort de celui qui fait remarquer l'erreur (récemment un prof s'est fait tuer par un élève) ou de celui qui l'a commise (suicide).
En tous cas, le volley là c'était différent. Un exutoire.

dimanche 25 octobre 2009

Comme il pleut sur la ville

Sur mon portable, il y a une option dans les mails (c'est des mails à la place des sms ici) : "earthquake". Apparemment c'est la compagnie qui prévient quand ça craint dans le coin. C'est impressionnant.
Ah oui, et dans la série des trucs que j'oublie de dire : mon oreiller c'est un sac de riz. Bon d'accord, c'est pas du riz. N'empêche que ça y ressemble. C'est juste du plastoc ; ça doit être une question de rats.
A part ça, je continue sur Interpol méchamment, dérive sur Sigur Ros et attends de passer par I Love You But I've Chosen Darkness pour tomber dans The Cure.

samedi 24 octobre 2009

By this River.

Un petit mot rapidement, et une petite chanson naturellement.
A écouter posé(e), un peu mélancolique, seul(e) si possible. L'une de mes chansons préférées certainement, ou disons plutôt, dans certains moments.
Moments qu'en toute sincérité j'ai hâte de repartager avec toi Figurehead.
A défaut de nouvelles cultures, j'ai rencontré de nouvelles personnes et j'espère avoir le plus vite possible le temps d'en écrire plus. Ainsi d'ailleurs du temps pour répondre correctement au mail d'Eva qui m'a fait grand plaisir!
En attendant, voici encore ce que je fais de mieux : vous proposer de la musique!
Brian Eno, et pour saisir toute l'ampleur de la chanson je vous recommande fortement l'excellent film "la Chambre du Fils" de Nanni Moretti où elle donne des frissons.

vendredi 23 octobre 2009

Mon Noël à moi

C'est ce qui était écrit sur l'emballage :-)

La semaine dernière - un peu plus je crois - c'était Manon, hier c'était Eva, aujourd'hui c'est Papa Juju et Eléanor. Merci beaucoup à tous ! Vous n'imaginez pas à quel point ça me fait plaisir.
A vrai dire, je crois que tous vos colis je les ai reçus en revenant au dormitory, et pour tous j'ai balancé toutes mes affaires dans ma piaule et j'ai couru aux toilettes parce qu'à chaque fois bah y avait urgence, et tous vos colis je les ai déballés dans les toilettes tellement j'étais pressé de les ouvrir.
A vrai dire, le colis d'aujourd'hui n'est pas complètement terminé : il me reste à vider les chaussures. Une idée géniale ^^ J'étais mort de rire en voyant le saucisson dépasser, vous êtes extras :-D
Je sais pas trop comment gérer ça ni quoi en faire, sans doute que pour les bonbons je vais le faire à la Manon : un par jour. Pis un jour je vais craquer et tout m'empiffrer (parce qu'elle m'en avait envoyé aussi "pour quand tu seras au-dessus des nuages"). Quant au saucisson je sais pas encore. Peut-être au prochain French Meal ? Haha, le prochain French Meal qu'est-ce qu'on va se mettre ! Je crevais de l'attendre ce bouquin de cuisine. Bon je vais m'arrêter là sur l'énumération.

Merci à tous, merci Manon pour les CDs que j'écoute petit à petit et ta lettre, merci Eva pour ta carte - hier en rentrant dans ma chambre je sentais un peu ton parfum - et la photo qui trône sur mon étagère, merci les parents et Louloute pour cette caverne d'Ali Baba façon matriochka - je sais même pas comment vous avez fait pour fermer la boîte à chaussures.

Je m'en vais finir de déballer ça :-) Et joyeux Noël à vous aussi !

mercredi 21 octobre 2009

Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle

The Notwist et Interpol reviennent, pour remplacer Passion Pit et Кино́, les gants ressortent des poches, les arbres sont décharnés... L'hiver s'installe. Et avec lui la routine se familiarise avec nous au fur et à mesure qu'elle est déchiffrée et organisée.
Je peux lire presque entièrement le panneau qui est censé vouloir dire "salle à manger", dans le dortoir. Y a que 3 kanjis ^^ Mais les deux derniers sont 食室 (ta shitsu ; quoique "ta" doive sans doute se prononcer autrement puisque c'est du on-yomi et pas du kun-yomi). Ca veut dire respectivement "manger" et "salle". J'ai vu un pigeon mort. J'en avais pas vu depuis que je suis arrivé. Il est peut-être mort de froid. Pas de faim.
Je sors encore ce soir, demain soir possiblement, samedi et dimanche. Je continue de rencontrer des gens. Tellement que je ne me souviens plus de tous. En tous cas les noms asiatiques j'ai un mal dingue à m'en souvenir. Il paraît que j'ai une excellente pronciation du chinois. Chuis content de rouler les "r" presque à la finlandaise. Ils ont une quatorzaine de cas dans leurs déclinaisons, ces barjos. Et je peux toujours lire le russe, aussi bien que le japonais à vrai dire. Quant à parler russe je le garde pour moi :-)
J'ai de plus en plus envie de sortir du cercle "étudiants internationaux".

Ah tiens c'est marrant ça. Je viens de faire l'analogie entre "rester dans ma chambre / me confronter à la ville" et "rester avec les internationaux / me confronter aux Japonais" des premiers jours.

Les cours continuent ; je me mets au sommeil polyphasique. On essaie de changer l'ordinaire des classes ; la Japanese Communication est un calvaire. Alors quand on doit lire un texte, avec Alexei on va en chercher 3 autres même pas que pour faire des trucs plus difficiles mais surtout parce qu'on devient tarés à force de répéter 3 phrases pendant 1h30, et 10 phrases depuis 2 semaines. Quand on doit faire des conversations sur le modèle qui nous est donné, on change tout ce qui est changeable. Alors tout à l'heure, quand on était interrogés et qu'on devait passer devant toute la classe, "408のサントス" (c'est-à-dire M. Santosu de la chambre 408, que l'on prononce よん れい はち, yon rei hachi) s'est transformé en 日本のやくざの山田 (M. Yamada, des Yakuzas du Japon). Et au lieu d'offrir du café en cadeau de bienvenue, on s'est offert une gomme que l'on a dit être une barre de cocaïne.

Tout baigne toujours. Mais je sais pas, comme à chaque fois que l'on s'organise et que l'on prend une habitude, un voile tombe. De la même manière que lorsqu'on pense au chemin que l'on fait tous les jours pour aller au boulot, ce chemin est "vu" grisé en pensée. 'faut que je change ça, j'aime pas ce sentiment.

Je peux de plus en plus baragouiner japonais et je continue d'en rencontrer. D'ailleurs hier Akihide a été tellement fan du pa amb tomàquet et des crêpes (le sagouin, il en a bouffé une bonne dizaine, au début miel / confiture de fraise, puis mandarine et miel, bonbons au chocolat et miel, et il a fini en ne mettant que du sel puis en mettant du sel, des tomates et de l'huile. Ah le sagouin.) qu'il va nous inviter à un repas japonais en retour.

'fin bon là 'faut que j'aille me coucher 3/4 d'heure ; après ça je bouquine et je rattaque le manuel de japonais. Puis j'irai en cours, je discuterai avec la Kirghize et je me fouterai de sa gueule parce que son président est un autocrate en puissance, et elle va me répondre sèchement parce qu'apparemment dans sa culture ça n'est pas agressif d'être ce que moi j'appelle agressif, et ça va être sympa. A la fin de ce cours, Makoto m'attendra dans le hall du bâtiment et on ira manger chez lui et discuter de Joshua (Makoto c'est le catho) et de la culture japonaise.

Merde, j'ai encore oublié de m'acheter la DS. Demain 'faut que j'aille voir quelqu'un à l'ISC pour discuter de la présentation en anglais qu'ils me demandent de faire de la France à un symposium (je serai payé !) le 2 novembre. Et demain soir apparemment y a une fête d'accueil des étudiants internationaux mais ça me dit pas des masses. Ca a l'air chiant d'avance. S'il y a un autre plan j'en serai, sinon j'irai à ce truc. Samedi on a le field trip. Décidément, Kim Myeongkyu me rappelle de plus en plus Damien. C'est une bonne chose :-) Ils en seront, les Coréens, du field trip ; c'est pour ça que je m'en rappelle. Et dimanche, excursion en voiture louée avec 4 Japonais minimum, Neige et je sais pas trop qui d'autre.

Y a encore des tas de trucs que j'ai envie de faire. Et, je crois qu'après avoir écrit ce tissu de trucs pas vraiment intéressants et en tous cas complètement subjectifs, le ciel s'est rouvert. Ouaip, je dois toujours aller voir la mer.
Allez, je vais dormir et choper un truc sympa à bouquiner. Je vais aussi remplacer One Step Inside Doesn't Mean You Understand (particulièrement adapté, tiens) par... Haha ouais, j'aurais dû y penser plus tôt :-D : La Motta (Electric Electric).

じゃ待った明日 (ça veut dire "à demain", ça se prononce "ja matta ashita", et c'est bizarre parce que "ja" c'est inclus dans les phrases négatives à côté de "arimasen" (base négative des verbes, adjectifs etc, au présent et passé), et matta a pour racine "attendre". Alors ça ressemble un peu au "can't wait" anglais. A vérifier)
Ouaip, donc à plus. Demain je sais pas, mais bientôt sans doute.

L'hiver, ça doit être la maturité. Un truc comme ça. Rien ne se passe en surface, mais tout se prépare "à l'intérieur", attendant le moment propice. C'est long et chiant, mais à la fin ça porte ses fruits. 'faut juste savoir en profiter.

lundi 19 octobre 2009

ちょっと待って下さい (chotto matte kudasai)

Ca veut dire "Veuillez patienter un instant s'il-vous-plaît"
(chotto = un peu ; matsu = attendre, ici à une forme que je crois impérative ou un truc comme ça, mais qui en tous cas est transformée pour accueillir kudasai, une formule de politesse)

Voui donc bonjour à tous ; je suis désolé, je n'écris pas beaucoup et je n'aurai sans doute encore pas le temps dans les jours qui viennent.
A vrai dire, ici c'est un peu la folie : je ne sais plus où donner de la tête. Ca va faire un mois que je suis arrivé ! Il n'en reste que 9 !
Et pourtant, ce premier mois je n'ai fait que démarrer. Je commence à pouvoir demander les trucs essentiels, je commence à rencontrer des gens, je commence à sortir beaucoup et surtout à découvrir plein de trucs, je commence mes cours "pour de vrai".
En détails : le japonais, bien que les cours soient oversimples pour le moment je bosse à côté et j'essaie de parler de japonais. Ce qui donne des déchiffrages de panneaux de plus en plus complets (style dans la douche ou sur mon armoire à glace, ce qui est écrit et qui doit vouloir dire des bidules inintéressants bin je commence à les comprendre : 手帳 = petit livre, donc manuel j'imagine). Quant à la conversation, en général sur de longues périodes ça se résume plutôt à "et comment vous dites ça en japonais ?" au risque d'être mégalourd. Quant aux petites périodes, voilà ce que ça donne : samedi, je me baladais encore dans le quartier en rentrant de l'onzen (je raconterai ça plus tard) et j'ai à nouveau entendu à 17h une musique que je n'arrive pas à identifier, à par que c'est que un remix assez cradingue de Mozart/Chopin/Dvorak ou un truc comme ça. Ca m'énerve de pas retrouver qui c'est d'ailleurs. Peu importe. Et donc je me demande ce que c'est que ce truc pour la deuxième fois, mais en l'occurence j'étais devant l'Arcs, l'hypermarché (donc y avait du passage). Comme à chaque fois, j'essaie de formuler le truc en japonais, y arrive (それおんがくは何ですか = cette musique, là, c'est quoi ?) et suis content. Mais bon, pas plus avancé. Et finalement je me lance, hèle deux Japonaises qui garaient leurs vélos et leur répète la phrase en bafouillant un peu. La Japonaise la plus proche regarde sa montre, et me répond. Dans sa réponse, je n'ai compris grossièrement que 五時 (5h). Mais je lui dis quand même "そうですか。わかりました、ありがとうございます。 (Aaaaaaaah... D'accord, merci !). Après cette hypocrisie, je me suis traité de crétin parce que je savais bien que je ne pigerais rien, mais finalement c'est chouette que j'aie demandé. J'ai réussi à me faire comprendre après tout : la moitié du boulot est fait. Reste à les comprendre eux maintenant.

Et justement, je rencontre pas mal de Japonais en ce moment. En allant à l'onzen samedi, hier en cours... Donc ce midi, je mange avec mon supervisor, ce soir avec Makoto - un de ceux de l'onzen - demain midi avec Oles, demain soir avec Akihide, Eric, Johann, Neige, Oles et les Coréens (repas français). Mais oui, je commence à avoir un pied dans le Japon pour de vrai là, c'est extra.
Donc en plus de rencontrer des gens, forcément je rencontre des lieux. J'ai laissé tomber Alexei et Valentina qui voulaient m'emmener à Otaru (ville proche de Sapporo) dimanche dernier au profit de l'étude des kanjis, mais ce soir je sors, Shota le type d'hier m'a proposé qu'on se voie un de ces 4, l'autre Japonais de samedi dernier va essayer de nous faire nous retrouver tous à nouveau, je crève d'envie de retourner à l'onzen, samedi on a une sortie de classe, le 2 ou 3 novembre je sais plus je vais "apply to" une journée-séminaire sur le développement durable (j'ai un essai à écrire) etc etc etc

De pair avec tout ça va la culture. Oles est un trou noir culturel, on se balance 5 mails chacun par jour avec des groupes, des films, des artistes et comme il est bien plus calé en XXème siècle que moi (même sur certains sujets français genre très probablement Derrida ou Godard) j'ai un peu de mal à suivre, donc je dois approfondir. Alors je découvre 5 groupes par jour, 3 scientifiques, 3 films etc etc etc. A côté de ça, j'ai demandé aux Japonais que je connais de m'envoyer du rock japonais, les restaus sont tellement peu chers qu'on sortira probablement tous les vendredis soir comme on a fait vendredi dernier avec les Finlandais, les Coréens, David (le Hongrois), Neige et moi. Et encore des taaaas d'autres trucs.

Alors avec toutes ces interactions, je suis éreinté. Je tombe de sommeil dès 22h30/23h, mais je reste debout jusqu'à 1h. Je vais sans doute devoir réviser mon rythme : j'ai gardé mes horaires français mais là je vais me coucher plus tôt et me lever plus tôt. Un truc genre 23h30/5h30. Ca correspondra mieux aux Japonais et je serai plus frais.

Alors voilà, ça ne va pas en s'améliorant puisqu'on essaie avec Oles de mettre en place un groupe de types "comme nous" (c'est-à-dire simplement intéressés, prêts à échanger et avec quelques connaissances) avec des gens spécialisés (on a un mathématicien, un type en sciences cognitives, lui, moi, et on cherche un philosophe). Maintenant que j'ai "un pied dans le Japon", je pense que le cercle de mes connaissances japonaises va aller en s'élargissant exponentiellement. Quant à la culture, plus t'en découvre plus il t'en reste à découvrir. Et puis les cours bah comme à chaque début de semestre tu donnes de la tête partout parce que tout te passionne (enfin, la plupart).
Mais je vais m'organiser parce que mener de front tout ça en même temps va rapidement (l'est déjà) devenir impossible. Alors voilà, je vous délaisse le temps que ça se décante et se calme un peu. En tous cas sur la musique, je devrais à peu près "rattraper" (je parle de la méthode SP : t'écoutes vaguement et après tu dis que tu connais) Oles dans un mois (il me reste un tas de nouveautés et tout le rock progressif ainsi que les gros pontes à engloutir avant). Après ça bah on verra.

Mais finalement, je ne balise pas trop sur le "IL NE RESTE QUE 9 MOIS !!". Je me dis que dans 1 mois ou 2 je devrais être capable de comprendre les réponses que l'on me fait et d'entamer des conversations simples, mais à la fin du premier semestre je devrais en effet être plus à l'aise. Et là vraiment mon vieux, énorme coup de bourre japonais ! J'essaierai de surtout traîner avec eux. Akihide est adorable 'fin la plupart des Japonais est super agréable pour le moment. Ah oui pis avec Johann on avait prévu d'aller faire du ski quand il neigera.

Alors voilà pourquoi je vous délaisse un peu. Mais pas pour longtemps !
C'est très probablement la période la plus heureuse de ma vie, en ce moment :-)
A ciao bon dimanche !

mercredi 14 octobre 2009

White rabbit, white rabbit!

Vous l'aviez déjà entendu, vous vous en doutiez et j'allais de toutes manières vous en parler : les Japonais font TRES attention à ce que l'on pense d'eux. L'honneur est une valeur fondamentale, sinon primordiale, de la société japonaise. Un chapitre entier du manuel de "Contemporary Japanese Society" est intitulé "Friendly Authoritarianism", c'est dire. Et j'aurai de nombreuses fois l'occasion de vous exposer quelques situations tournant autour de ça.
Et pourtant. Il semblerait qu'on n'ait pas tous la même notion de l'honneur, ou simplement de la dignité. Voici les mails de 2 de mes profs de japonais (des Japonais, donc ; Japonaises, en l'occurence) :
yuzuyuzu1996 (passe encore, même si c'est ridicule)
whitedolphin50
Déjà que je moi je fais gaffe à ne plus utiliser mon adresse hotmail parce que j'en ai honte, mais alors "White Dolphin"... En plus, ya pas l'air d'en avoir qu'un, de whitedolphin.
(Ah, et pour ceux qui essaient de trouver une explication : 1) après une recherche sommaire non le dauphin n'est pas un animal vénéré ou ne correspond pas à une mode, et 2) non ma prof n'est pas un dauphin, et elle est plus jaune que blanche.)

Avec la mer du Nord...

Avec une île de lumière étranglée par des tempêtes de nuit,
Avec un ciel tellement recouvert que les montagnes doivent avoir cédé et la mer nous avoir englouti,
Avec cette surface de nuages si persistante que ce doit être le sol et nous qui ne faisons que passer,
Avec la vitesse qui s'engouffre et volent mes jambes,
Avec The National et The Field Mice dans les oreilles,
Tout va bien.

lundi 12 octobre 2009

Joke


Pourquoi la moissonneuse bat le blé?


Parce que l'hélicoptère bat l'avoine.





(Avec une petite dédicace à une soirée chez Guillaume. Je vous aurais bien mis en lien une superbe vidéo de H interprétant cette chanson, mais un autre Hugo m'aurait tuée.)

jeudi 8 octobre 2009

I'VE TRAVELED EACH AND EVERY HIGHWAY

"Space, home, style !" Ugh, how these concepts stink ! Destroy them, put an end to them ! Let nothing remain ! Chase away their schools, let the professorial wigs fly, we'll play catch with them. Blast, blast ! Let the dusty, matted, gummed up world of concepts, ideologies and systems feel our cold north wind ! Death to concept-lice ! Death to everything called title, dignity, authority ! Down with seriourism !"
Bruno Taut


ON THE ROAD AGAIN les copains. Petit post pour vous tenir au fait de mon rythme de vie. Cela fait 7 semaines que je suis arrivé, en gros, et je pars pour la 4ème fois en week end/vacances demain. Dans l'ordre ça a fait :

- WEEKENDS 1/2: Deux premiers week ends sans rien faire d'autre que s'installer.
- WEEKEND N°3 : Aller à New York rejoindre Manon et glandouiller là bas, assez puissant, assez grand et tout. La première impression c'est celle à Penn Station quand on sort de la gare après une journée à l'aéroport et dans le train qui mène en ville, c'est à dire une sorte de bordel immense, de gens qui courent dans tous les sens, ça fuse de partout, on se fait harceler pour acheter des tickets pour voir Jay-Z. Ca surgrouille,en somme. On a acheté des bandanas aussi pour être cools. On a vu de l'art. Et des rues. Et un étudiant en théologie qui m'a fait découvrir une chanson "Midnight Train to Georgia", super cool, d'autant que tous les refrains faut faire "tchou tchou" avec le geste du bras pour simuler le train. (mais Manon ne peut pas témoigner elle était partie faire pipi) (pour autant que je m'en souvienne)
- WEEKEND N°4 : Aller en Caroline du Nord la semaine d'après avec Scot, mon coloc, Lizzie, une amie de Scot qui est allée à Sciences Po y'a quelques années, et MK qui est également venue à Paris-je-sais-pas-combien. Dans la famille de Lizzie. Une famille tellement gentille, tellement chaleureuse, tellement conviviale. Tellement américaine. Bouffe typique du Sud au programme, invité deux fois au restau, petites randos et tout. Pour plus de détails je vous renvoie au premier épisode que vous trouverez de 7 à la maison.
- WEEKEND N°5 : Un week end sans rien faire. Enfin travailler et dormir, puisqu'à ce point je suis déjà naze et (très) en retard dans mes readings.
- WEEKEND N°6 : Aller à Boston visiter PA. Vraiment puissant. Comme Boston est une ville très européenne, et que j'ai rencontré des européens, ça rappelait vraiment l'Europe. Avec une soirée bien arrosée, mais pas à l'américaine (en gros on a étalé ça sur une période disons de 20 à 5H, et non pas commencer la soirée à minuit, être torché à une heure, par terre à la demie). Avec la scène sur-épique des espagnols + français dans un bus bondé d'américains en train de chanter : La Marseillaise (combien de fois déjà ?), El Pueblo Unido, Tomber la chemise, Aux Champs-Elysées, Maréchal nous voila. Entre autres. Et puis très belle ville.
- WEEKEND n°7 : Revenu donc de Boston lundi dans l'aprem, je repars demain matin vendredi (dans quelque chose comme 8h). Hésité à partir aujourd'hui mais eu un peu la flemme. Et partir pour où ? Re à New York ! Avec les étudiants internationaux d'Emory, crêcher chez Clément qui a la gentillesse de m'héberger, et en plus ça me fait super plaisir de le voir aussi.

Vous me demanderez peut-être : Hugo, comment tu fais pour financer ça ? Je vous retourne la question. Comment financer mon train de vie ? Je suis ruiné. Vraiment. Je sais pas encore quand est ce que je reviens parce que je sais pas si j'arriverai à financer tout jusqu'au bout. Mais normalement ce sera lundi ou mardi. Mais whatever, on en a rien à carrer, hein, après tout. Roulez jeunesse, on est pas là pour épargner... Woknwoll, en somme.
Mais aujourd'hui j'ai eu une bonne nouvelle. J'attends le remboursement de mes lunettes et de plusieurs consultations chez divers médecins, donc à moi la thune. Je pense que j'aurai de quoi financer un week-end à Savannah, qui est la ville côtière près d'Atlanta, très connue pour être une des villes à l'architecture coloniale la mieux conservée. En tous les cas je suis forcé de ralentir pour le moment. Mes projets c'est donc de me mettre à travailler, plaquer mon job, et re-tout claquer.

Et sinon ? Ca va.

Donc moi je suis restée en France.

Plus jeune, et moins à Science Po.

En attendant patiemment mon tour, j'ai pris du recul.
Beaucoup de recul.
J'ai croisé P-A à l'aéroport le jour de son départ pour Boston, et j'ai pris 5839 kilomètres de recul, en allant à New-York, pour le plus beau (mais pas le dernier!) voyage de ma vie.
New-York, c'est à la fois grand, déroutant, écœurant, intriguant et enthousiasmant. Je ne pourrais pas en faire d'aussi précises descriptions que Figurehead pour le Japon, je n'ai eu qu'un regard de touriste sur cette immense ville, et même si je frime avec mes 15 jours là-bas, je sais que je n'ai fait qu'effleurer la pomme. Mais, indéniablement, les gens sont plus sympas, je rejoins Monsieur H pour cela.
Monsieur H qui est venu quelques jours. Avec "STYLE", il faut le dire. Preuve à l'appui :


Mais voilà, ce n'était que des vacances pour moi, on reprend ses baskets (à Central Park, bien sûr) et on rentre au bercail.
Loin de moi l'idée de m'apitoyer, je fais les changements à ma mesure. Ainsi après avoir salué la Statue de la Liberté, je dis "so long" au 16ème et déménage à Saint Ouen, dans une rue offrant une vue magnifique sur le Sacré Coeur. Je me réhabitue à avoir ma propre chambre (merci ô grand Manitou des foyers) et profite des quelques jours avant la rentrée en Fac. A moins que je ne sois déjà rentrée mais que je ne vois pas encore la différence (merci ô grand Manitou du rythme de la Fac).
N'oubliez pas la musique gentes dames et gentes gens, je vous poste dès que j'ai trouvé comment faire un petit morceau universel. Comme on dirait virtuellement : @ +



mercredi 7 octobre 2009

Photos - Promenade en forêt


Encore et toujours du vert. A côté du terrain de football américain, cette petite forêt foisonnante dont j'ai parlé dans une note précédente.


La suite de la forêt. Le plus étonnant étant que lorsque je suis repassé le lendemain, les végétaux - qui montaient à un bon mètre - bordant le chemin avaient été coupés. De la jungle au parc.


En lisière de la forêt courant à travers tout l'ouest du campus - chemin qui menait au dortoir Keitaki-Ryo - un des nombreux points artistiques. Des statues sont disséminées un peu partout sur cette aire du campus, avec des descriptions que je ne peux pas encore déchiffrer. Encore un coin très calme, très zen, avec beaucoup de vélos mais pas de voiture.

Photos - Points du campus




Ces photos sont quelques points de l'immense faculté des sciences. La première montre un des bâtiments qui est réellement gigantesque ; mais qui est relativement jeune par rapport au reste de l'ensemble scientifique (notez que la fac a été construite en 1876). La deuxième est un passage entre des bâtiments de cette fac ; avec un couché de soleil emprisonné par les murs qui rendait mieux en réalité que sur la photo. A remarquer : des vélos, eh oui, jusqu'ici.


Hokudaï est d'abord et avant tout une université de génie agricole. D'où les serres, et les vaches que l'on peut apercevoir sur les photos prises depuis Kita 23, la route menant à mon dortoir. Et les champs. Et un grand département d'agriculture. Et les aires d'expérimentation. Et le jardin des plantes. Et les panneaux décrivant les végétaux. Et le centre de recherche biosphérique. Etc etc etc.
Au premier plan, Rossinante II mon fidèle destrier.


Ca, c'est le parc le plus proche du coeur de l'université. Il y a donc dans ce parc la statue où les touristes se font prendre en photo (j'ai supprimé par mégarde quelques photos que j'avais pris ; et notamment celle où l'on voit cette statue, du docteur Clark, fondateur de Hokudaï), la souche d'arbre où l'on se fait prendre en photo, mais surtout ce mignon ruisseau avec les pierres au milieu pour traverser. Particulièrement casse-gueule quand il pleut.


Un autre point zen du campus : la mare. Des bancs tout autour, une petite cascade à l'extrémité que l'on ne voit pas, un ponton qui surplombe le ruisseau abreuvant le lac (par la minuscule cascade) et surtout des canards. Pas peureux non plus : si on passe à 50 cm d'eux avec un vélo, ils ne bronchent pas. D'ailleurs, ils viennent réclamer à manger.

Photos - Sur la route


Ca, c'est la route principale du campus ; elle va du nord au sud. On ne voit ni le début (Gate 18, pour faire simple) ni la fin (l'ISC, pour info il se situe Kita 5)


Un panneau, sur la partie du campus qui sert à l'expérimentation agricole je crois. Pour aller de cet endroit à la Gate 18, il faut passer par un petit chemin un peu avant ce panneau.




La fameuse Gate 18. C'est la Porte la plus au nord du campus : 18 c'est parce que Kita 18, c'est-à-dire la 18 rue au nord ; par rapport à la rue ouest-est principale de Sapporo. La première photo c'est le rond-point desservant l'entrée et la route principale nord-sud, ainsi que le chemin dont je parlais au-dessus, et enfin un autre chemin qui part vers l'ouest. On voit les barrières qui bloquent l'entrée du campus sur cette photo. La photo suivante, c'est le trottoir qui part du campus pour aller vers la ville. Quand les étudiants se donnent rendez-vous, c'est ici qu'ils se retrouvent.


Un autre aspect du campus, les omniprésents corbeaux. Ces saloperies sont bien plus grosses que sur la photo, pourtant j'étais relativement près. Genre à 1 mètre. Et ils ne se sont pas envolés.

Photos - Kita 23 Nishi 13

Pour finir, voici des photos (que j'ai galéré à mettre : prises depuis mon téléphone japonais, elles sont transmises par infrarouge sur mon téléphone français, qui les envoie ensuite par Bluetooth sur mon ordi).
Aucun ordre chronologique ; plutôt en rapport avec les endroits.



Deux photos que j'ai pris aujourd'hui, parce que j'aimais bien le ciel. Il devait être aux alentours de 17h, d'où la lumière. Ces photos ont été prises sur le chemin qui mène à Minamishinkawa.


Le même chemin, mais il y a quelques jours et plus tôt dans la journée.


Celle-là, une vue de ma chambre je la mets (remets, il me semble) parce qu'elle me rappelle la pochette de Animals, de Pink Floyd.

Pas d'idées, du pâté !

Moins technique, voici 2 anecdotes du-genre-qu'on-oublie-5-minutes-après-les-avoir-pensées.
- Ici, ça caille à mort. Je vais essayer de pécho un thermomètre rien que pour pouvoir rigoler devant la température. Mais tout à l'heure, à 16h en revenant en vélo j'ai un peu pleuré ma mère parce que j'avais sorti un gros pull pour l'occasion et j'ai quand même méchamment caillé. Demain, je sors le manteau gris - la classe - et je mets les gants dedans au cas où. J'hésite à sortir le bonnet, mais je pense me le garder pour plus tard. Si je dois m'attendre à des -10°C, autant ne pas griller toutes mes cartouches maintenant. En tous cas, ma veste n'aura servi de rien. Peut-être au printemps ? Ah oui, et avant de prononcer ce verdict - qu'ici on gèle - j'ai attendu 3 jours, pour être sûr que même quand il fait beau il fait froid. Oui parce qu'il pleut aussi. Et dire que quand j'appelle Eva, elle se couvre parce qu'à Barcelone elle a froid...
- Il y a des types chelous, en particulier un, que je croise quand je vais au coeur du campus. C'est des mecs, en uniforme, qui marchent au pas et qui, arrivés à une limite invisible, font demi-tour à droite et se remettent à marcher en balançant leurs bras loin devant eux - quasiment parallèles au sol. Je me demandais ce qu'ils fabriquaient ; voici mes hypothèses.
Ce sont des jardiniers. L'uniforme y ressemble, ils marchent à côté des arbres, sans aucune utilité il est vrai mais à moins qu'ils soient payés pour user la route je ne vois pas à quoi ils puissent servir d'autre.
Ce sont des gardiens de vélos. J'en ai vu un marcher comme ça (ça fait peur hein, parce que vraiment le mouvement des bras est bien marqué ! On dirait un militaire !) au milieu des rangées de vélos. J'ai trouvé que c'était une bonne idée de mettre un vigile, mais comme je n'ai vu ce phénomène qu'une fois je ne suis pas certain que ça soit ça.
C'est une maladie génétique. J'ai vu, en sortant de mon dortoir, un type en costard marcher comme ça aussi. Ni gardien de vélos ni jardinier, j'ai du mal à trouver un dénominateur commun.
J'ai dû en voir 4 ou 5 comme ça. C'est assez marrant.

Oh et au fait : quand on fait du vélo sur le campus, on finit par s'habituer à ne plus faire attention à ce qui est derrière soi. Toujours avoir les mains sur les freins, c'est la seule règle. A tout bout de champ peut débouler un vélo ; c'est le même délire qu'à Paris mais en bien pire vu que bien plus fréquent étant donné le peu de voitures/bus qui circulent sur le campus. C'est assez rigolo. Et c'est même esthétique quand, à 18h, tout le monde rentre chez soi. Il fait nuit alors c'est un ballet de vélos éclairés par leurs phares et les lampadaires qui fourmille et sort de la fac.
A part ça les Japonais sont réellement plus petits ; je ne crois pas en avoir croisé un qui me dépasse encore ; en général je fais une tête de plus ; ils sont tous bruns et ont tous les yeux marrons. Ils ne mangent pas tant de riz que ça mais surtout des nouilles en fait, et différents types de nouilles que j'ai encore du mal à différencier.
Il semblerait que le canon de beauté japonais soit le modèle occidental. Les pubs montrent des filles dont les yeux ne sont pas bridés, en majorité brunes mais certaines sont blondes. Quand aux mecs des pubs, ils ont les yeux bridés mais pas à outrance et ont tous la raie sur le côté gauche. Pas encore la mode du décoiffé - je m'acharne tous les jours à l'imposer ; en général c'est plus une question de temps/paresse que de mode...
Je n'ai pas encore vu de fille habillée en minijupe rose avec un noeud dans les cheveux et tout le tralala comme on peut en voir dans quasi n'importe quelle émission sur le Japon. Les écolières/lycéennes vont au lycée en uniforme ; les étudiantes sont habillées normalement, voir avec goût pour un assez grand nombre. Il y a aussi la mode pute/vulgaire, mais ça ça existe partout dans le monde. Quant aux mecs, idem. Quoique je n'aie encore rien vu qui m'attire vraiment l'oeil sur la recherche vestimentaire comme j'ai pu voir chez des filles.
Alors que je m'attendais à ce que tous ceux qui vont au Japon soient des gros geeks, je suis surpris du résultat. En fait, le trait le plus marquant parmi les étudiants de mon programme, HUSTEP est l'esprit dont ils font preuve. Les "bons mots" fusent : c'est sarcastique, fin et cultivé. En somme, au lieu de geeks j'ai plutôt affaire à des gens dont l'esprit est hors-norme, pas dans le sens de "exceptionnel" parce que je n'ai encore rien vu de fulgurant, mais hors-normes de discussion. Ca n'est pas un blabla lourdingue comme j'en ai l'habitude, bourré de bien-pensance et inintéressant. Non : ça fuse. Ca donne lieu à des discussions particulièrement intéressantes, pas forcément pour ce qu'on y apprend mais plutôt pour les joutes de piques ou les montées des délires.
Concernant les Japonais eux-mêmes, il semblerait qu'ils ne connaissent pas le mot "non", mais j'en dirai plus plus tard sur les impressions qui m'ont marqué concernant leur place au milieu d'un groupe.

Pour finir, petits coquins, continuation de la critique sur les toilettes :
Une fois habitué, c'est vraiment pratique ; le jet pour les filles ne me fait pas grand effet et ne sert en fait à rien pour moi - quelle surprise ! - mais pour vous je crois pouvoir affirmer qu'il vise correctement ; la traduction des boutons est en cours (genre マサージ (massaji), massage ; 小 (chii), petit et 大 (dai), grand, concernant le bouton de chasse d'eau). "Massage" consiste en une modification du jet anal relativement agréable. Mmmh pas grand-chose d'autre. Si : un de ces 4 j'essaierai de lancer le jet en n'étant pas assis, pour voir si ça reste dans la cuvette ou si ça en fout partout. Les Japonais sont-ils toilettifiquement infaillibles ? La suite au prochain épisode...

Bonjour, je cherche le consulat français. Où est-il, s'il-vous-plaît ?

Note à l'usage de mes grands-parents :-)
Voui donc ça fait une paire de fois que je cherche le consulat honoraire de France à Sapporo, pour m'y inscrire afin qu'ils puissent me joindre en cas d'incident (séisme, en particulier).
Et aujourd'hui, j'ai appris comment demander ça, et de surcroît, poliment.

Sans plus attendre, voici la réponse en mode complet :
今日は、私はフランスの領事館を探します。何処ですか、お願いします。
Décortiquage :
- 今日は (konnichiwa) = bonjour, de la fin d'après-midi au soir (le kanji 日 (nichi / bi) signifie "jour". L'autre, je ne sais pas). Sans kanjis, ça donne ça : こんにちは
- 私は (watashi wa) = je. 私 (watashi) c'est "moi" et は (wa) c'est la particule qui indique le sujet de la phrase. Donc "je". Sans kanjis : わたしは
- フランスの (furansu no) = de la France. フランス (furansu) c'est la France, et の (no) c'est la particule d'appartenance : placée derrière un nom, elle indique que ce nom est le possesseur de ce qui suit. Donc "de la France" ou "de France". (Là il n'y a aucun kanji : France est écrit en katakanas, l'alphabet utilisé pour les mots d'origine étrangère ; quand à la particule, comme toutes les autres particules et les mots japonais ou les transcriptions de kanjis, est écrite en hiraganas).
- 領事館 (ryoojikan) = consulat. C'est le mot en kanjis - ne me demandez pas de vous expliquer les kanjis, je n'en ai pour le moment aucune idée. En revanche, voici ce que ça donne en hiraganas : りょうじかん.
- を (wo) = particule intraduisible qui, placée après un nom, indique que ce nom est COD du verbe, toujours placé à la fin de la phrase.
- 探します (sagashimasu) = le verbe chercher. Comme tous les noms et verbes en japonais, il ne s'accorde pas : il ne connaît ni le singulier ou le pluriel, ni le féminin ou le masculin. En revanche, il est là sous sa forme polie. Le verbe au départ est 探す (sagasu), le す (su) étant sa terminaison dont je parlais dans la note précédente. Elle est donc transformée en し (shi) pour supporter le suffixe de politesse ます (masu). Voici le verbe sans kanjis, dans sa forme neutre, puis dans sa forme polie : さがす, さがします.
Voici donc la première phrase de décortiquée : "Bonjour, je France de consulat chercher." -> Bonjour, je cherche le consulat français.

Pour la seconde phrase :
- 何処 (doko) = "où", tout simplement. Avec 何 (do) comme kanji interrogatif que je suppose général puisque je l'ai retrouvé partout pour le moment : il est aussi dans 何時 (nanji) par exemple : quelle heure ? (où il est prononcé "nan") ou encore tout seul et accolé à la particule を, où il est prononcé "nani" et signifie "quel". "Où" en hiraganas : どこ.
- です (desu) = le verbe être. Les puristes appelleront ça un "verbe d'état" ou un truc comme ça, mais pour simplifier c'est le verbe "être". Il n'est à ma connaissance pas traduisible en kanjis. Ici, il est traduit pas "est".
- か (ka) = particule interrogative, toujours placée en fin de proposition. Elle remplace notre point d'interrogation. C'est une particule, donc c'est un hiragana.
- お願いします (onegaishimasu) = formule de prière, une des 3 manières de dire "s'il-vous-plaît". Notez la terminaison en ます de politesse. En hiraganas : おねがいします.
Et voilà ! Donc : "où être ? s'il-vous-plaît". Le verbe です se suffit à lui-même : le sujet est sous-entendu, on peut donc traduire par "où est-il s'il-vous-plaît ?"

Voilà, vous savez demander et écrire "Bonjour, je cherche le consulat français. Où est-il s'il-vous-plaît ?". On sait jamais, ça peut toujours être utile... En tous cas moi ça me le sera demain.


Nota bene :
Les Japonais se foutent de couper un mot au milieu pour aller à la ligne. Du style ”France", フランス peut se retrouver scindé ainsi si on arrive en bout de ligne :

ランス
Ca ne les gêne pas. En revanche, ça fait un peu bizarre quand eux écrivent mon prénom et que par exemple sur un truc hyper officiel du style ma carte bancaire, je me retrouve nommé :
Choux Guilla
ume

lundi 5 octobre 2009

Premier pas

Note expresse fierté-du-matin :
Regardez un peu ce que j'ai réussi à écrire sans fautes : "J'écoute tous les jours ma musique préférée." Bon d'accord, c'est pas reluisant. Mais ça mêle quasiment tout ce que j'ai appris, et parmi les choses les plus difficiles. Alors vouip, je suis assez fier.
Déjà, 'faut remettre les mots dans l'ordre : je - particule - tous - les jours - préférée - musique - particule - écoute. Puis 'faut rajouter les particules (sujet et COD) ensuite il faut dessiner les kanjis, et pour finir il faut se rappeler de la construction de "préférée", qui est un quasi-adjectif et donc nécessite un mot de liaison, sans oublier bien sûr de passer le verbe à la forme polie. Ouf !
Voilà ce que ça donne :
わたしは毎日すきなおんがくをききます。
Soit dit en passant, je viens de trouver comment faire pour écrire en japonais sur le mac - c'est hyper simple. Et donc voilà pour finir comment la phrase est construite :
わたし は 毎 日 すき な おんがく を ききます。

Ah oui et la forme polie dont je parlais dans la note sur l'avion, en "shimass" ; eh bien en fait la forme en réalité est seulement "mass" (ます). Le shi, c'est une transformation de la terminaison du verbe lorsque c'est un "su". Exemple : attendre = sagasu (さがす), attendre en forme polie = sagashimasu (さがします). Et comme il y a des tas de terminaisons de verbes (u, ku, gu, su, tsu, nu, bu, mu, ru, respectivement う、く、ぐ、す、つ、ぬ、ぶ、む、る, il y a autant de transformations : i, ki, gi, shi, chi, ni, bi, mi, ri, respectivement い、き、ぎ、し、ち、に、び、み、り ; enfin pour "ru", c'est un peu plus compliqué mais on s'en tape). Derniers exemples : lire = よむ et lire en poli = よみます ; mourir = しぬ et mourir en poli (marrant de dire ça) = しにます. Voilà ! Pour le "kudassaï" (ください) dont je parlais aussi, je ne sais pas encore. C'est peut-être la forme polie appliquée aux adjectifs.

dimanche 4 octobre 2009

La fin du commencement ou le commencement de la fin ?

Bien le bonjour !
Ca fait longtemps que je n'ai pas écrit.
Alors pour vous consoler, voici un aperçu direct de la vie ici :

Ca c'est les courses que j'ai faites ce matin. Enfin "ce matin". Ce matin déjà y en pas eu parce que j'ai pas pu dormir avant 4h et quelques du mat' - la nuit de 10h de la veille n'a pas pardonné - et j'ai gentiment glandé dans mon lit après m'être réveillé. Après j'ai rangé mes fringues (d'ailleurs, orage odesespoir, si je ne trouve pas une solution de rechange efficace je vais devoir me taper le repassage. Et mes fringues sont pleines de peluches, aussi) et j'ai fait le ménage. Ensuite je suis allé courir une heure. J'étais assez pathétique mais bon, je me pardonne vu que ça fait des années que je n'ai pas couru. Tiens j'aimerais bien trouver une piscine dans le coin. Y a l'Océan mais 1) je sais pas où il est (ballot pour un type qui vit sur une île...) et 2) il doit cailler A MORT. Revenons-y : j'ai acheté ça donc, et ça m'a coûté 3.330 yens. Soit exactement, au cours d'aujourd'hui, 25 euros 47. Eh franchement, c'est moins pire que ce à quoi on s'attendait non ? Surtout que là, y a au moins 3 petits déj et je dirais 4 ou 5 repas. Mais bon après, c'est vrai que je n'ai jamais fait les courses pour de vrai en France alors j'ai pas vraiment de comparatif.

Bon à part ça... Ah oui, je voulais vous mettre quelques anecdotes, du genre qui reviennent tous les jours et que tu oublies 5 minutes après les avoir pensées.
- Vous vous rappelez que les Japonais roulent à gauche ? Bon, ben je me suis aperçu que bien que je me sois habitué à ne plus faire de contresens, je continue de regarder à gauche en premier avant de traverser. Et c'est rigolo parce que ça, c'est beaucoup plus difficile à perdre comme habitude. Ben oui, en France, surtout pour les gens qui traversent n'importe comment, la première information à avoir est celle qui concerne le véhicule qui arrive en premier sur vous ; vu qu'il roule à droite, il arrivera forcément à votre gauche. Donc vous regardez d'abord à gauche. Ensuite seulement vous regardez à droite (à peu près quand vous êtes au milieu de la route, en fait).
Bon, ben ici c'est l'inverse. Alors c'est assez cocasse de continuer de traverser n'importe comment (mais moins quand même : les Japonais ne le font pas alors les voitures arrivent à toute berzingue, donc j'attends d'avoir de la marge) : je commence à regarder à gauche, puis me rappelle que c'est la droite qui compte alors commence à tourner la tête, mais la retourne pour finir d'analyser la gauche, que j'oublie aussitôt en analysant la droite, et finis par reretourner la tête à gauche pour savoir si j'ai le champ libre. Alors bilan final, j'ai besoin de beaucoup plus de marge qu'en France, où je rase les voitures.
M'enfin, pas d'inquiétudes : j'ai très peu besoin d'aller sur la route et si je suis en centre ville, de toutes manières je me fais assez remarquer comme ça pour en plus être le seul à traverser au beau milieu d'un feu vert. Donc je m'en passe, c'est surtout en cas exceptionnel genre pluie diluvienne comme on a eu ces 3 derniers jours. Tiens d'ailleurs, 99% des Japonais ont le même pebroque. C'est bizarre. Je croyais qu'on les donnait, tu sais genre tu viens d'aménager et l'Etat t'offre un parapluie pour aller avec la maison. Mais en fait apparemment non. Et le plus bizarre, c'est que j'ai vu un étal de parapluies tout à l'heure au supermarché et que donc il y avait THE parapluie, mais d'autres modèles aussi !
Tiens, dans le genre anecdote : ce matin je suis allé courir disais-je. Et j'ai été surpris parce que là vraiment TOUT LE MONDE me regardait. Alors je me demandais ce qui n'allait pas : on n'a pas le droit de courir au Japon ? Pourtant j'avais déjà vu des gens le faire... Mon apparence peut-être, alors ? Bon c'est vrai que je suis pas très reluisant dans ce T-shirt et ce short, mais quand même... Mes jambes poilues ? 'paraît que les Asiatiques sont imberbes. Mais même si je n'avais pas mes lunettes, je n'avais pas l'impression que ce soient mes jambes qu'ils regardaient. Et de toutes manières, blond comme je suis mes poils ne se voient presque pas. Je continuais de m'interroger : je n'étais pas encore dégoulinant de sueur ou tout rouge, alors je ne devais pas avoir l'air d'être prêt à claquer d'une seconde à l'autre ; j'ahanais d'accord, mais quand même ! Pas si fort, déjà, et puis quand même, c'est pas "dérangeant" à ce point si ? Mais finalement, je crois que j'ai compris. Je courais sur le trottoir, or apparemment il est bien vrai que les Japonais n'aiment pas les odeurs corporelles ! Donc j'ai couru sur la route et ou bien j'ai inconsciemment arrêté d'y prêter attention (plus occupé par mon souffle vu que j'avais l'impression que j'allais pas tarder à mourir), ou bien effectivement c'était le problème, parce que j'ai vu beaucoup moins de regards tournés vers moi.

Je ne me souviens plus des autres anecdotes que je voulais raconter. Mmmmmh... Je suis particulièrement jaloux d'un Coréen qui se fait de la bouffe ultra sophistiquée. (Pas parce qu'il sait la faire, mais parce qu'il la mange)
Non, plus intéressante serait mon expérience de Yodobashi Kamera. La première fois que j'y suis allé, c'était avec Akihide, le lendemain de mon arrivée, pour trouver un adaptateur et une lampe. J'avais envie d'y retourner pour acheter un appareil photo, soit dit en passant. Mais hier j'y suis retourné parce qu'avec Akihide et Kim-Jon U-ku je crois, ou quelque chose comme ça, un des Coréens (ils s'appellent presque tous Kim-Jong, pour les mecs), le deuxième étudiant international dont il doit s'occuper, on est allés annuler les options que les opérateurs téléphoniques font prendre à la souscription d'un contrat. Oh tiens d'ailleurs, les appels internationaux ne sont bien sûr pas compris dans le contrat, alors je l'ai réduit. 'fin bon, donc on est allés chez 2 AU, celui où moi j'ai souscrit et celui où Kim-Jon a souscrit. Lui a souscrit chez le AU de Yodobashi Kamera. Mais après ces préludes dignes d'une messe nuptiale, voici sans plus attendre la phrase que j'aie eu le temps d'écrire sur mon carnet lorsque j'y étais : "Quand vous entrez dans Yodobashi Kamera, et plus particulièrement que vous allez dans l'aire des portables, vous avez une bonne idée de ce que l'Enfer doit être." La dernière proposition est barrée parce que c'est un peu exagéré quand même, mais n'empêche : quelle folie ! Alors déjà, quand Akihide s'était occupé de moi au premier AU, c'était marrant et embarrassant à la fois, parce qu'encore une fois je n'ai rien compris à ce qui se passait. Enfin si, je savais où le bateau se dirigeait, mais je n'avais aucune idée du cheminement à travers les vagues et les récifs que le voyage comportait. En clair, je savais qu'on devait annuler l'option, mais je n'ai rien su de tout ce qui s'est dit entre Akihide et la vendeuse. Oh au fait !, voilà l'autre anecdote dont je voulais vous parler :
- A la manière de Lost in Translation - la scène où l'acteur tourne la pub pour le whisky - c'est marrant parce qu'alors que le Japonais est censé être beaucoup plus court que l'anglais (un idéogramme remplaçant plusieurs mots), les Japonais ont l'air de tartiner et tartiner et tartiner. On peut se retrouver avec des textes hyper longs alors qu'ils pourraient être beaucoup plus succincts. Du style la lettre que j'ai reçue avec ma carte de crédit japonaise : c'est une impression bizarre que d'être happé dans la feuille tellement il y a de caractères et qu'on n'y comprend rien. J'aimerais retrouver les sensations que j'ai eues quand j'ai appris à lire. Oh tiens au fait, en japonais "dessiner" et "écrire" se disent de la même manière : "kaku". Bon donc voilà : les Japonais écrivent un max alors qu'il ne me semble pas que le besoin existe.
- En écrivant, et c'est vachement surprenant de le voir, les Japonais procèdent par petits coups de poignet secs et précis. Les kanjis sont toujours écrits très petits (et je maudis ça), et ils ont appris à écrire très vite et par petits à-coups. Alors ça m'a marqué de voir Akihide tracer des chiffres romains, et notamment le zéro. Les Japonais ne savent pas faire de 0. Le trait est trop long pour eux : à la limite le 2 ça va (même s'il est un peu enfantin comparé à ce que je connais) et ils peuvent trouver des astuces comme pour le 7, où il devient carrément alambiqué par rapport à ce que je connais), mais non, selon n'importe quel critère les Japonais ne savent pas tracer de 0. La boucle n'est jamais fermée. Et donc j'explique ça par l'habitude de tracer de tous petits traits, tandis que nous avons l'habitude d'écrire plus gros et surtout plus lié.

Revenons-en à Yodobashi Kamera. Akihide m'avait montré l'aire des portables la première fois qu'on y était allés, mais on était vite montés dans les étages (le bâtiment est immense) et à la manière des supermarchés, la surprise et l'inconfort étaient plutôt visuels. Mais là, dans les portables elle était bien sûr visuelle, avec tous ces étals, tous ces portables et ces ordinateurs, ces lecteurs de cartes SD et tous ces trucs partout, avec ces clients, avec ces néons et derrières les étals des tables avec des vendeurs et des clients en train de parler contrat. Mais non, le pire c'était le bruit. Déjà que je n'aime pas la musique qu'ils mettent dans les supermarchés - bien que pas très forte, même si plus forte que ce que j'ai connu en France - mais alors là c'était réellement infernal pour le coup : la musique + les bruits de portables + les bruits d'ordinateurs + les bruits de clients + les conversations de clients + les conversations vendeurs/clients... Mais surtout, surtout, surtout... LES VENDEURS ! Une demi-douzaine de vendeurs à la criée dans je dirais 50 mètres carrés d'espace "portables", avec des mégaphones et des tas d'offres appuyées par des panneaux agressifs, et tout ça dans une langue absolument inconnue. Le malaise est très prégnant, à la manière de la feuille bancaire bourrée de caractères japonais mais en plus soudain, beaucoup plus brutal et agressif et tout cela en ajoutant aux images le son. Non là vraiment je me suis senti perdu et sans défense. Alors j'ai commencé par fuir puis suis revenu petit à petit en tentant de convertir en euros tous les prix que je voyais en yens pour faire abstraction du bruit, mais finalement au bout de 5 ou 10 minutes j'ai fini par m'habituer et j'ai pu dire en anglais à un vendeur qui venait discuter que je ne pigeais rien à ce qu'il racontait. Mais oui ça n'est peut-être pas l'Enfer, en tous cas c'est son antichambre ou bien le Purgatoire. N'empêche, je crois que la majeure partie du malaise venait de l'incompréhension. Alors c'est un objectif que je me lance : revenir un jour de cette année à Yodobashi Kamera pour y rester fermement, tout comprendre à ce qui se dit et pourquoi pas me laisser happer par un vendeur. En tous cas, il me reste un tas de trucs à découvrir. C'est cool !

Bon allez, je vais m'arrêter là pour aujourd'hui !
Ce soir je vais au restau avec d'autres étudiants.
Oh, un autre truc que je voulais dire : je ne crois pas avoir encore réalisé que je suis au Japon. C'est-à-dire à l'autre bout de la Terre. Non non, pas simplement "à l'autre bout de la Terre" ! Non : A L'AUTRE BOUT DE LA TERRE. De l'autre côté. Très très très loin. Je sais pas bien pourquoi je ne m'en rends pas compte. Parce que ça ne fait pas très longtemps que je suis ici, que je ne parle pas la langue, que je peux discuter pas Internet, que je tiens un blog, que je peux encore pas mal utiliser le Français et mes références aussi, je suppose. Oh tiens ça me rappelle... Je crois que c'est KA qui m'avait dit ça : tu commences par tout comparer avec ce que tu connais ; ensuite tu compares ce que tu connais avec ce qu'il y a ici ; et pour finir, tu y vis enfin pour de vrai.
Allez ciao !

mercredi 30 septembre 2009

The joy of conversating

Swedish, Finnish, Korean, French, Spanish, American, Japanese it's a fucking Babel Tower down here!
I'm just coming back from a big ride to find the French Honorary Consulate - which I didn't find - and I spoke to many Japanese people, in English and Japanese (well, trying in Japanese but for what I was sure of, it worked) and back here in Minamishinkawa dormitory I met a Korean HUSTEP guy who told me about a HUSTEP drinking party this evening, and then I asked him about my laundry which was sounding like breaking down and he helped me and then I met that shy Swedish guy and told him about the party and he's coming too, and this lunch I was with a French and three Finnishes and we all spoke in English and shit, I enjoy this! I'm communicating at last! Communicating with the city that I rode back and forth for a great part of its West side, and communicating with other people, students who understand English but also Japanese who don't! So at last, I'm finally communicating to myself, finally opening, finally finding the taste of going outside and confronting to the real world!
Babel Tower = freedom = push the limits.
Can't wait for the Japanese classes to begin!!

lundi 28 septembre 2009

J'oserai, j'oserai demain Quand j'irai sur les chemins A bicyclette

C'est amusant ce besoin de sécurité que j'ai.

Je viens d'acheter un vélo d'occasion : 5.800 yens, soit 2,5 fois moins que s'il avait été neuf (14.800 yens). En euros, ça donne environ 45€ contre environ 115. Bon mon colon, quelle affaire ! Comme pour tout, on a besoin d'un nombre impressionnant d'informations. Ce matin donc, c'était la vente de vélos d'occas'. Hier je me suis couché tôt, quand j'ai senti la fatigue, et à 23h je crois je dormais. Pour me réveiller 2h plus tard sans pouvoir me rendormir avant deux heures. Bilan final, ce matin je me suis rendormi aussi sec après avoir éteint mon réveil, pour finalement me réveiller à 8h45 au lieu de 6h30. La vente commençait à 9h, je suis donc parti à 10h sans grand espoir. Finalement, arrivé au magasin à 10h30 je n'ai pas vu le stand de vélos d'occasion (il y en a tellement sur le parking que je ne l'ai pas aperçu parmi tous les vélos garés) et je suis monté au deuxième étage du magasin, au bookstore, pour me trouver une carte de Sapporo. En sortant du dormitory je me suis aperçu que je n'avais pas pris mes lunettes mais je n'avais pas voulu aller les rechercher à cause du temps que ça aurait pris. Je me suis aperçu de la dimension de mon erreur dans le bookstore. Arriver dans une libraire en langue étrangère, par-dessus le marché inconnue et demandant la plus grande concentration visuelle alors que l'on ne voit pas correctement à 1 mètre (donc laissez tomber les kanjis, dont vous êtes submergés par ailleurs) c'est rigolo tellement c'est déroutant et idiot. Alors comme à mon habitude, j'ai fait le tour du bidule (mais vraiment le tour en plus, je ne suis pas passé à l'intérieur des rayons, comme si je ne voulais pas me perdre) enregardant les étalages et les panneaux dont je ne comprenait rien à part le kanji « science ». J'avais eu cette nuit l'envie d'acheter un livre en japonais pour y décrypter les kanjis, mais en voyant les bouquins auxquels j'avais affaire j'ai vite abandonné l'idée. Puis je suis tombé sur des livres en anglais, et j'en ai pris un : « A very short introduction to chaos », comme si je me sentais à la maison. Je suis tombé sur des livres pour enfant ensuite, mais en voyant que pour les comprendre je n'avais pas besoin que des kanjis mais aussi de la grammaire, je me suis dit que j'allais attendre de finir le bouquin de japonais que j'ai. Et en plus ils était beaux, avec plein d'illustrations, alors ils devaient être chers.

C'est fou la place que prend la langue dans notre vie. Il n'y a pas si longtemps (2 semaines je pense), je disais à Eva que j'en avais assez du français. Même si je ne connaissais pas tous les mots, je connaissais les roublardises de la langue et je pouvais prévoir quelle expression serait utilisée à tel ou tel moment, et qu'en gros je me sentais maîtriser complètement la langue, sa structure voire même son essence. Et connaître tous les mots ne servirait de pas grand-chose (à mon avis c'est vachement présomptueux de dire ça pour un gamin de 20 ans ; c'est plutôt parce que je ne connais pas grand-chose de la langue que j'ai l'impression de tout connaître ; mais n'empêche que.). Alors je m'étais dit que tous les 5 ans par exemple, il faudrait changer de langue comme on change de maison. Je me disais qu'il fallait abandonner sa langue maternelle et s'en choisir une autre. Je ne m'apercevais pas de la difficulté de la chose. Mais je pense toujours que ça doit être une idée intéressante. Ca rentre dans ma réflexion sur « changer » de vie, sur le fait que non, on n'a pas « qu'une vie », qu'on peut en avoir plusieurs. Et que par exemple, lorsqu'on décide d'un changement de langue il faudrait changer absolument tout : son métier, son lieu de vie, ses amis etc...

Enfin bon. J'ai acheté mon livre, et j'ai encore eu des problèmes avec ma carte. Je ne sais pas ce qu'elle a mais il y a toujours des problèmes, à chaque fois on me demande si c'est la première fois que je l'utilise et non, bien sûr que non, alors toujours un collègue vient à la rescousse et arrive à faire rentrer ça dans l'ordre. Soit dit en passant, heureusement que cette nuit je ne me souvenais plus de mon code et que je suis allé le revoir parce que sinon ce matin j'aurais eu l'air encore plus con. Puis je suis sorti, j'ai croisé des vélos qui avaient l'air à vendre, je n'ai pas vu le prix ; peut-être qu'il n'y était pas ou peut-être que j'étais trop miro pour le voir. Mais la galère du magasin m'avait déjà vidé et je voulais seulement me barrer, errer un peu en me dirigeant vers le magasin où je savais qu'ils vendaient des vélos neufs, en me disant que ça serait simple : je file le cash et c'est mar. J'avais marché 2 minutes et sorti le livre en anglais en me léchant les babines quand je me dis que vraiment c'était trop idiot et que j'allais payer cher et que j'étais quand même une sacrée fiotte, que je pouvais m'en sortir après tout. Haha, l'inconscient :-) C'est vrai que je m'en suis sorti mais mon vieux, heureusement que je n'étais pas seul !

Je suis retourné dans le magasin, et j'ai demandé à la caissière si elle parlait anglais. Elle m'a répondu d'un air de tête « non pas vraiment mais essaie toujours », alors je lui ai dit « I'd like to buy a bicycle, a bike » en moulinant des mains comme pour un pédalier. Puis un éclair : « jitensha », bicyclette en japonais. Elle m'a emmené dehors, et a discuté avec ceux qui tenaient le stand que je venait enfin de découvrir (alors qu'il était au beau milieu de tout). Ils me regardaient tous les 3 (les deux proprios et la caissière) en se demandant comment faire et en rigolant, gênés. Puis la proprio a eu la super idée d'appeler deux autres étudiants en train d'acheter aussi un vélo. Ils sont arrivés, une fille et un mec asiatiques, et le mec a pu me parler en anglais. Donc j'ai choisi mon vélo on a rempli les formalités (écrire son nom en caractères romains, en kana (c'est-à-dire en katakana ; voilà ce que ça donne pour moi : シユー ギヨム, Choux Guillaume), on a besoin de l'adresse, que je ne me rappelais plus, alors il a fallu rechercher dans les acheteurs précédents un qui venait de Minamishinkawa que la fille étudiante, qui s'est avérée être japonaise, a recopiée – d'ailleurs elle m'a très gentiment recopié l'adresse en kanjis lisibles sur un post-it que je garderai maintenant constamment sur moi –, il faut aussi un numéro de téléphone et d'autres trucs que les deux étudiants m'ont rempli. Puis on est allés acheter un antivol, et on a discuté un peu avec l'étudiant : c'est un taïwanais en échange aussi, la Japonaise est son supervisor et il s'appelle Wen-i à ce que j'ai compris. Il parle un peu français et il m'a dit, en voyant que Akihide n'était pas là (il accueille un autre étudiant de HUSTEP aujourd'hui) « Oh you're very independent! ». J'avais envie de lui répondre « No I'm fucking not! You're kindly helping me and I'm here doing fucking nothing cuz I just can't! » mais j'ai simplement souri. Après avoir récupéré le vélo et les avoir chaleureusement remerciés tous les deux, je suis parti et j'ai fait mon premier contre-sens. Les japonais roulent à gauche. J'ai dû m'arrêter devant un rond-point du campus pour me demander dans quel sens on devait tourner. C'était un plaisir indicible de rouler, je ne sais pas trop pourquoi. Peut-être parce que pour le moment c'est la seule chose qui m'obéisse sans me poser de question (à l'inverse de la machine à laver par exemple, dont je ne comprends pas les boutons). Ou qu'enfin je ne marchais plus et j'étais plus isolé, donc que je ressentais moins mon étrangéité. Toujours est-il que j'ai dû revenir au dortoir, mû par je ne sais trop quelle envie sinon celle du connu, de la sécurité. Et ici, j'ai retrouvé l'odeur particulière de ma chambre, mon lit défait rageusement cette nuit parce que je n'arrivais pas à dormir, et j'écoute Eluvium qui me calme on ne peut plus.

Je ne resterai quand même pas sur cette petite victoire – sauf s'il pleut – : je vais ressortir, le bouquin de japonais à la main, sillonner le campus, trouver un banc et des panneaux et tenter de les déchiffrer avec le livre.

Balade sur le campus, l'inquiétante étrangeté

Aujourd'hui, note sur mon « étrangéité » ; pas seulement le fait d'être étrange, mais aussi celui d'être étranger.

Hier, je me baladais sur le campus, et en longeant un des bâtiments j'ai voulu y rentrer : il n'y avait rien sur le fronton, et je me demandais ce que c'était. En y entrant, j'ai regardé un peu partout comme d'habitude, mais en restant sur le seuil. Donc mon attitude était plus que « étrangère » à ce lieu. Dans la loge de l'accueil, les gardiens m'ont fait signe de venir, puis m'ont parlé et m'ont finalement indiqué la sortie. Il n'y avait aucune animosité dans leur voix, à peine une lueur dans leurs yeux que j'ai pris comme la volonté d'en finir rapidement. Donc je suis sorti, du pas le plus digne que j'avais après avoir piteusement baragouiné quelques mots en anglais qu'ils n'ont pas non plus compris. En sortant, j'ai croisé un japonais à bicyclette qui est rentré dans le bâtiment. Quand j'y suis rentré il n'y avait personne, seulement quelques étudiants qui sortaient quand j'arrivais. Je pensais que c'était fermé, mais finalement non, puisqu'un autre étudiant a pu y rentrer. J'avoue que j'en ai été blessé. Très blessé même : après tout, j'aurais pu être un étudiant aussi ! Alors pourquoi est-ce que l'on me foutait dehors ? A vrai dire, j'avais pressenti ce qui allait arriver. Je me suis longtemps posé la question avant d'y rentrer, mais je sentais que j'allais devoir ressortir et que je le prendrais mal. Ca m'a permis de vite reprendre le dessus de ma déprime, et Sigur Rós m'y a bien aidé aussi. Je crois que cette impression que ça n'allait pas bien se passer venait d'un instinct que j'ai développé ultra-rapidement ici. Quand tu sais que la compréhension est possible, et quand tu sais qu'elle ne le sera pas.

Je ne l'imaginais pas à ce point, mais la barrière de la langue n'est pas une barrière. C'est un mur, une falaise, elle est phénoménale, elle sépare deux monde. Alors en moi s'affrontent la volonté d'escalader cette falaise et la volonté de rester dans ma chambre, là où je comprends tout, là où je me comprends moi-même, où je peux me penser en français. Parce que dès que je sors, je me mets à penser en anglais. Quand je me promène tous les regards se posent sur moi, remplis d'étonnement et avec une pointe de peur ou d'hostilité. Hier, lorsque je me suis promené sur le campus, je suis passé devant des groupes d'étudiants japonais qui faisaient des expériences (le deuxième semestre, toutes les après-midi sont consacrées à des expérimentations) ou qui mangeaient. C'était moi, et eux. Certains me regardaient, d'autres jetaient un oeil furtif, les derniers s'occupaient de ce qu'ils faisaient : j'avais vraiment l'impression d'être un autre. Alors j'arbore fièrement mon pantalon à carreaux ou mon pull violet, parce que personne d'autre n'en met. Je suis heureux que les couleurs s'ajustent, et que l'écharpe qu'Eva m'a offerte me donne un air chic. Parce que ça n'est que sur l'apparence que tout se joue. Si je me suis fait sortir du bâtiment, c'est d'abord parce que je n'avais pas l'air d'un étudiant. Après seulement c'est parce que je ne parlais pas japonais. Et parce que je ne comprends rien de ce monde, je me fonde encore plus sur ce à quoi je ressemble. Sur ce que je montre. Je me parfume, je me coiffe bien, je fais attention à chaque pli de mes vêtements, à comment je dispose le fil de mon baladeur, à comment je marche, à l'endroit où sont mes mains. Parce qu'il n'y a que comme ça que je peux exister ici : en me faisant remarquer, en ne me fondant pas dans la masse. J'affiche ce que je suis par ce que la France exporte : le bon goût vestimentaire. Oui je ne suis pas d'ici, mais comme j'en ai assez que vous me le rappeliez par vos regards, je vous évite de baisser les yeux lorsque vous rencontrez le mien, comme si vous trouviez cela indécent, et je vous crie plutôt mon étrangéité par mon apparence. C'est ma revanche.

Une revanche, j'en ai eu une autre. J'ai appris 2 alphabets sur 3 en venant ici. Je commence à connaître quelques kanjis. Mais je suis toujours incapable de lire le moindre panneau. Les hiraganas ne servent à rien : ils sont principalement les particules grammaticales et non seulement les panneaux se foutent pas mal de la grammaire vu que c'est télégraphique, mais en plus les mots que j'ai appris en hiraganas sont écrits en kanjis. Je peux lire tout ce que je vois en katakana (et j'ai appris à le faire plus vite parce qu'évidemment, les japonais lisent très très très rapidement : quand je déchiffrais les sous-titres des films dans l'avion, je ne pouvais en lire que la moitié avant que le sous-titre ne change), mais je ne comprends pas pour autant. Les katakanas retranscrivent les mots étrangers : スープ, prononcé « sûpu » en rômaji, et « soouupou » en phonétique, veut dire « soupe ». Mais d'autres fois, le sens est bien moins évident. De plus, l'extrême majorité de tous les mots que j'ai rencontré en katakana viennent de l'anglais. Donc si on n'a pas un large vocabulaire en anglais, on est marron. Ainsi donc disais-je, je suis me suis promené hier sur le campus en rencontrant de nombreux panneaux et en m'arrêtant à chacun d'eux, pour essayer de mémoriser les kanjis et de les comparer avec ceux que j'avais déjà rencontrés, et même en prenant en photo certains panneaux. Notamment, j'ai trouvé une forêt dans le campus, avec des panneaux qui avaient tout l'air d'une mise en garde, et d'autres contenant la description de quelques espèces d'oiseaux (je suppose). Ainsi, tout ce que je rencontre je ne peux faire que supposer sa signification. C'est pour cela que l'instinct dont je parlais se développe. Alors quand en rentrant au dortoir j'ai appelé Eva, vous imaginez la joie que j'ai eue non seulement de pouvoir lui parler comme ça, en direct – à ma petite chérie –, mais en plus en français ! Je m'arrangeais pour parler à chaque fois que je passais à côté d'un groupe de Japonais, je parlais plus fort que d'habitude et je racontais plein de petites choses quand j'avais la parole : ça, c'était ma seconde revanche.

Cet instinct, la plus grande manifestation que j'en aie eu, c'est lorsque j'ai décidé d'aller faire les courses. Je sentais bien que j'allais entrer dans un univers complètement différent. Tous les produits seraient en japonais, et je n'y comprendrais probablement rien. Alors en cherchant la simplicité, je me suis rappelé que j'avais vu l'enseigne d'un Mc Do au bout de la route menant au dortoir. Je décidai donc d'y aller, mais je me rappelai soudain que j'aurais à faire une commande. Et que cette commande devrait être faite en japonais. Cet obstacle me paru encore plus insurmontable que le premier, et bien que le Mc Do représente toujours la facilité par rapport au magasin, je me suis juré de n'y aller que lorsque je saurai formuler correctement une demande en japonais. Ainsi je me résignais à aller au supermarché. Là au moins, je risquais moins d'avoir des problèmes avec la caissière.

Le supermarché est un truc absolument dément. Déjà, les rayons sont plus bas, alors la lumière pénètre beaucoup plus – et comme j'y vais surtout la nuit, vers 19h, ce sont plutôt les néons qui en deviennent aveuglants – mais aussi, tous les emballages sont colorés. Ainsi, c'est un éblouissement quand on rentre : une débauche de couleurs inondée de clarté artificielle. Ensuite, comme je m'en aperçus plus tard, il y a 3 magasins en un. Celui du milieu où tout est à peu près à 100 yens (ce qui est cool pour mon porte-monnaie, vu que 100 yen ça fait genre 75 cents). Celui de gauche je n'ai pas encore bien pigé à quoi il sert, vu qu'il a l'air comme celui de droite mais en plus petit. Les prix sont peut-être différents mais je ne m'y suis pas encore attardé. Et celui de droite c'est celui où je passe le plus de temps. Déjà, tout est en bordel : les produits de vaisselle sont en face de ce que je crois être des bonbons, le lait n'est pas avec les yaourts mais avec le jus d'orange, au fin fond du magasin, les rayons de bière et de sodas sont entre les produits réfrigérés et les gâteaux apéros, quant à l'entrée du magasin c'est là où ils vendent les légumes. Si on continue après les légumes, des boîtes de nouilles différemment assaisonnées ou accompagnées sont vendues sur 3 ou 4 rayons. Et en tête de rayon, on peut trouver carrément des sacs de riz (comme nous on vend des sacs de charbon ou de terreau à Jardiland). Alors pour me retrouver là-dedans, déjà mon sens de l'orientation fait Carrefour rémois/Monoprix parisien ne sert à rien vu que c'est rangé autrement (pour ne pas dire n'importe comment), mais en plus ma vue doit être utilisée complètement autrement. A la manière des panneaux que je peux finir par ne plus essayer de lire plutôt que pour essayer de comprendre le sens global avec ce que je déchiffre et ce que ça indique, je ne me risque même pas à lire les paquets mais cherche plutôt à voir comment ça se présente dans un rayon pour déterminer si ce que j'y cherche y est ou pas. C'est pour ça que je n'ai pas encore pu trouver de bonbons (alors que j'ai bien envie d'une douceur...) : ceux que j'ai trouvé je ne les aime pas, et ceux que je cherche je ne les trouve pas. C'est pour ça que pour mes premières courses, j'ai mis une demie-heure à trouver du miel et du lait, alors que je savais comment les deux se disent (respectivement はちみつ, hachimitsu, en hiragana, d'ailleurs j'ai eu du bol qu'il ne soit pas en kanjis, et ミルク, miruku, en katakana, que j'ai trouvé grâce à la vache sur la boîte et dont je ne savais pas s'il était demi-écrémé ou non). En passant à la caisse, j'ai eu 2 emmerdes. La première est que j'avais pris du jus d'orange du premier magasin et que j'allais le payer au 3ème (ne sachant pas qu'ils étaient séparés, bien sûr). Donc la caisse a sonné pour la première fois : une énorme sonnerie courte, agressive et effrayante. J'ai donc fait des pieds et surtout des mains pour montrer l'origine du jus d'orange et faire comprendre à la caissière que je venais de piger que je ne pouvais pas l'acheter ici. La deuxième emmerde, plus emmerdante, est que ma carte n'est pas passée. Donc deuxième puis troisième beuglement de la caisse, avec mon coeur qui bat à tout rompre, mon instinct qui se fout de moi à l'intérieur genre « haha, je te l'avais bien dit que ça allait merder » et moi qui fait comprendre à la caissière qui m'explique tout en japonais que je ne benne rien de ce qu'elle raconte. Si la tension est montée, il n'y avait aucune animosité : elle venait plutôt du fait que nous étions tous deux désemparés et un peu désespérés. Mais justement, absolument pas agressive, la caissière continuait d'essayer de faire fonctionner la carte. Je demandai à la cliente derrière si elle parlait anglais : elle s'intéressa à l'affaire sans qu'elle ne puisse me l'expliquer vu qu'elle ne parlait pas plus anglais que la caissière. Cette dernière appela finalement son supérieur – qui ne parlait pas non plus anglais – qui lui expliqua comment faire passer la carte et tout rentra dans l'ordre (hormis que je n'avais pas de sac pour tout transporter). Depuis, je ne paie plus qu'en liquide quand je vais chez eux ; non par peur de l'incompréhension avec la caissière, mais plutôt par peur du beuglement de la caisse. Quelque part, je suis une sorte de bête effrayée par les bruits. Mais en même temps, je n'ai pas peur de la communication incompréhensible, et je suis prêt à essayer de m'expliquer autrement. Finalement, le magasin c'est assez marrant. Mais arrivera bien un moment où je devrai payer avec ma carte. Peut-être que ce soir je réessayerai, si j'en ai le courage. Parce que ce qui me fait le plus peur, ça n'est pas seulement le bruit que fait la caisse, mais c'est aussi que tous les regards se tournent vers moi. Là je sentirais mon étrangéité plus fort que jamais.

En somme, le supermarché c'est savoir que la compréhension sera impossible mais qu'on peut faire sans, si tout se passe bien. L'inverse du Mc Do. Alors finalement, l'étrangéité c'est bien être étrange, mais aussi étranger. Mais pas seulement étranger dans le sens où je ne suis pas de leur pays : aussi et surtout étranger dans le sens « que l'on ne comprend pas » : étrange. Et même plus qu'étrange, parce que l'étrangeté finit toujours par être compréhensible. Moi je me sens étranger jusque dans mon étrangeté, et j'ai l'impression que je serai toujours étranger. Alors je serai un étranger que jamais l'on ne comprendra. Une étrangeté maximale en quelque sorte. L'étranger maximal. L'étrangéité quoi.

Mais à part ça, à part ces sentiments confus, tout va bien rassurez-vous. Je suis constamment pris entre le fait de vouloir tout découvrir et le fait de vouloir rester chez moi, et pour le moment je me bats contre moi-même pour garder cet équilibre. Le compromis que j'ai fait est de sortir quelques heures pour me familiariser avec l'environnement, et de rester ici pour apprendre la langue, c'est-à-dire pour pouvoir mieux sortir après. Je romprai ce compromis quand les cours commenceront, quand je serai obligé de sortir et quand je ferai plus de progrès en japonais. Là je me forcerai à sortir beaucoup plus. Pour le moment, je finis de m'adapter à cet environnement. Je dois déjà vaincre le décalage horaire, puisqu'à force d'alterner les nuits de 4h30 et les nuits de 10h30/12h, ce matin je me suis réveillé à 13h. Or 13h, c'est 6h chez vous. Et je ne suis tombé de sommeil finalement qu'à 3h30 du matin. 20h30 chez vous. Donc le décalage horaire n'est pas du tout passé. Mais comme vers 19h ici je tombe aussi de sommeil, ce soir je me laisserai faire et je pourrai mieux en finir avec le décalage.

Voilà, à chaque problème sa solution et pour le moment jouer plus en défense qu'en attaque. C'est mon manuel de survie.

Finalement, la note sur le dortoir et la nourriture viendra plus tard.

Bonne journée !