mardi 3 novembre 2009

Tropiques les bienheureuses.

10 000 kilomètres, plus quelques mètres. Éloigné du béton et du macadam, j'échappe pas trop à ses tracasseries. Mouais, parfois j'ai envie de pleurer, c'est à gerber. Les aubes sont navrantes, là-bas. On cherche à être français, outre-atlantique, et moi je cherche à ne pas l'être.

1er verset des béatitudes:
J'me dis, maintenant que chacun des pantins faux-culs a dégueulé son hommage à un mec dont ils savaient bien qu'il fallait lui faire une p'tite léchouille post-mortem, que j'lui dois, moi, un constat. Les tropiques ont séché leures larmes, bonhomme! Ici, les gens sont heureux. Heureux de pas s'prendre la tête pour des conneries. Heureux de n'en avoir rien à foutre des charognards bouffis qui ont la prétention de tout décider à leur place. Heureux de n'pas être emmerdés à chaque fois qu'ils se tordent dans les boyaux vibrants de la ville. Heureux d'être ensembles. Heureux de saper le malheur aux plaies béantes, cracher sur ce salaire minimum à 1000 pesos - 1,25€. En fait, heureux d'être.

Ici, la meuf dans la rue, tu lui tapes dans la main; le mec à la rue aussi. C'est pas eux qui te tapent dans l'oeil. C'est pareil chez vous ?

Moi, la désolation me désole. J'l'entrevois bien, avec ma longue-vue et mon zoom optique. Et j'la comprends aussi. J'vois ce Guernica plâtré, et j'me dis qu'aujourd'hui y'a des tables à renverser, des trucs à oublier et apprendre, des figements et des liasses à ba-zarder. Un tango ?

Mais mon dieu Monsieur, c'pas les tropiques qui sont tristes.

5 commentaires:

  1. EN AVANT POUR LE PUR PLAISIR D'EXISTER

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  2. On cherche à être français, outre-atlantique?

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  3. Brahim, j'ai fait ta blague des Arabes qui volent un scooter à Eric l'Américain et David le Hongrois ; ils ont adoré. Chez eux, c'est respectivement sur les Mexicains/Noirs et les gitans qu'on crache. C'est bien marrant aussi !
    (- Quelle est la différence entre un Noir et une pizza ? Au moins la pizza peut nourrir toute la famille.
    - Une famille de gitans découvre un fleuve qui, s'ils le traversent, les transforme en Hongrois. Le père y va, le traverse et devient Hongrois. Il regarde sa femme qui le suit en nageant, elle le rejoint et devient Hongroise. Leur fils s'élance à son tour mais le courant est trop fort : il dérive et commence à se noyer. La femme : "Oh mon Dieu ! Vite, va le sauver !". L'homme : "Quoi ?! Moi sauver ce gitan ?!")

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